Les carpettes à foutre

En passant

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J’ai souvent évoqué ici le cas des féministes hysté-2_0 qui bien souvent confondent lutte pour les droits des femmes et haine de la bite, aujourd’hui il me plairait que nous causions de leur parfait contraire : les carpettes à foutre.
Filles, on a toutes en nous un peu de soumission à vocation copulative ; ces minauderies collantes de gloss pour attirer son attention à lui, cette volonté d’apprivoiser son slip, ce désir fou d’être aimées sauvagement sur le coin d’une commode d’entrée quand l’envie devient indomptable et toutes ces conneries qui font tourner le monde, qui font naître des pelletées de petits Killian et Mandy qui paieront nos retraites demain – Bien sûr, tu sais comme moi que 99% des baises ne sont pas à visée reproductive juste charnelle mais laisse-moi faire dans le bon gros clicheton pour mieux nous expliquer la nature humaine !
Par « soumission » j’entends la nécessité de se plier à certains codes ou rituels que l’on nomme plus communément « parade nuptiale » Et c’est justement là que se situe le cœur de notre sujet.
Cette parade nuptiale, certaines filles la pratiquent avec une ardeur, une dévotion qui dépassent tout entendement et ce sont précisément ces filles là que j’appelle les carpettes à foutre.
Où les trouver ? Comment les reconnaître ? Chercher à les comprendre.
Enquête exclusive dans les bas-fonds de la carpetterie foutreuse

Longtemps et aujourd’hui encore, je me suis demandée si les carpettes à foutre n’étaient pas juste une légende virtuelle. C’est qu’elles pullulent en nombre considérable sur les internets mais semblent bien plus discrètes in real life. J’ai voulu comprendre le pourquoi d’un tel fait et un fœtus d’explication m’est venu à l’esprit : il est bien plus facile d’enculer la bienséance, de niquer les conventions et de gentiment tromper son monde sur le web que dans une vie faite de chair et d’os. Instagram et Photoshop se chargent de rendre le dernier des laiderons attrayant, le pseudo les noie dans une masse anonyme et la (sur)confiance peut alors tapageusement s’installer. Il est bien plus aisé de s’enhardir dans son salon sur son MacBouque que devant son boss ou son boucher, pas vrai ?
Donc, judicieux travelling sur un décolleté généreusement mis en valeur ou une bouche gourmande, pseudonyme à forte connotation coquine et langue chaudement pendue, Miss Carpette est dans la place, prête à faire du ravage dans tous les calbars de l’interweb.
Et tombent par milliers les innocentes queues dans l’habile manœuvre ! – Ben oui, c’est un peu con-con une queue, surtout quand elle a faim –

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(On notera que le compte Exhibelle est très probablement à but lucratif mais cela n’empêche pas les queues d’y répondre avec un enthousiasme totalement déroutant.)

Anyway, revenons à nos biquettes.
Je tiens ici à souligner une précision qui a toute son importance : Les carpettes à foutre ne sont pas des filles qui aiment le sexe – la chose n’a rien de répréhensible, loin s’en faut – mais des filles qui ont compris que les garçons aimaient les filles qui aiment le sexe. Tu la saisis bien l’irritante nuance ?
Et ces filles complètement obnubilées par l’attention du mâle vont tout mettre en œuvre pour représenter l’archétype du fantasme masculin.
Elles s’appliquent donc à manifester bruyamment un amour démesuré pour la bite, tweetent des grotesqueries comme « Putain les mecs, 3 jours que j’ai pas vu la couleur d’une bite ! #LaDalle » ce qui reste pour l’esprit avisé d’une absurdité sans nom dans la mesure où chacun sait qu’il n’est pas bien compliqué pour une fille à peu près potable et pas trop regardante sur la marchandise de se dégoter une bonne âme charitable qui daigne asperger son incendie fessier. Suffit de sortir de sa piaule. Et ce qui nous amène également au triste constat suivant : la carpette à foutre est soit un monstre à 5 pattes, soit une imposture.

Non contentes d’user du trash-talking en abondance et d’afficher une sexualité faussement décomplexée, ces délurées virtuelles, toujours à la poursuite de cet idéal féminin façonné par les hommes, travaillent aussi avec le plus grand soin leur image de fille cool. Elles aiment le foot, la bière et les jeux vidéo, rient de bon cœur sans jamais s’offenser aux blagues sexistes et convaincues d’être bien au dessus de cette mêlée rose et sirupeuse que sont les femmes, elles méprisent haut et fort tout ce qui ressemble de près ou de loin à un cupcake, un blog beauté ou un Voici. Et c’est là que le mot « carpette » prend tout son sens.
Amoureuse jusqu’au mimétisme des stéréotypes couillus, persuadée d’avoir trouvé la voie de l’émancipation en parlant et en réagissant comme des bonhommes, la carpette à foutre ne fait preuve de rien d’autre qu’un manque affligeant de personnalité qui frôle bien souvent le ridicule. (c’est comme ça qu’on se retrouve avec des blogs aux revendications aussi pathétiques que « Je suis une meuf et je mange du Raifort » ou encore « Je suis une meuf et je jure comme un charretier » etc #Mourir)

Mais pourquoi, pourquoi un tel comportement ?
Je n’en sais rien en vrai. Sans doute un complexe d’œdipe boîteusement réglé, un manque de confiance en soi qui leur laisse croire que la seule chose intéressante en elles, c’est leur vagin docile . Et sans aucun doute aussi, un besoin désespéré d’amour, d’affection et de reconnaissance.
Meufs « normales » même si la mascarade des carpettes à foutre est pour nous, non dupes, source d’intenses irritations, accordons leur notre miséricorde.
Puisqu’on est bonnes.
Sans surenchère.
Sans tralala.

@LilasGoldo
170 cm
52 kilos
90C

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